La ville de Dalat, dans la cordillère annamitique, offre un environnement tout à fait décalé par rapport au reste du Vietnam. La fraîcheur due à l’altitude a incité les anciens fonctionnaires français à y installer leurs villas, leurs hôtels, leurs établissement d’enseignement religieux…
La végétation tropicale d’altitude a dû céder la place à des pinèdes semées par hélicoptère, des lacs artificiels ont été aménagés, formant avec les nombreuses cascades environnantes un paysage évoquant certaines régions françaises.
Aujourd’hui, Dalat est une ville de tourisme romantique pour les couples vietnamiens, qui arpentent les parcs, qui pédalent sur des cygnes flottants, qui admirent les villas « typiquement françaises ». C’est dans ce contexte éclectique que l’architecte vietnamienne Dang Viet Nga, 80 ans passés, continue d’édifier une grande résidence fantaisiste, dans un style expressionniste naïf.
Mêlées à la végétation, les constructions adoptent des formes issues de la nature, jetant de minces passerelles vertigineuses d’un édifice à l’autre. A l’intérieur, tout est formes organiques, recoins, coupoles, alcôves…
Le mobilier est à l’avenant, soit qu’il soit réalisé en matériaux locaux sur mesure pour chaque pièce, soit qu’il soit directement intégré à l’architecture.
On pourrait trouver l’ensemble indigeste ou confus, mais l’impression qui l’emporte est celle d’une belle continuité entre l’édifice et son jardin, et entre l’édifice et le corps de l’usager.
La Crazy House abrite une dizaine de chambres d’hôtes thématiques, et est toujours en cours d’agrandissement…