Un large groupe d’habitat participatif, de 11 foyers, nous a sollicités, moi et deux consœurs (Alexia Valdès et Marine Barbe), pour étudier la faisabilité de leur projet sur une commune iséroise.
Le lieu est une ancienne et vaste propriété, constituée d’une maison de maître avec ses commodités (piscine, tennis, parc…) d’une part, et d’une vaste grange en pisé et d’une fermette rassemblées autour d’une cour, d’autre part. Ce sont ces deux derniers bâtiments qui sont destinés à accueillir le groupe, la maison de maître étant envisagée comme un logement-tampon, puis à terme comme un lieu d’accueil.
Une position dominante mais à l’orée d’une crête boisée, une implantation parallèle des deux bâtiments qui dessine une séquence paysagère qui cascade de la lisière boisée au village, en passant par le cœur du site Au-delà des protections patrimoniales réglementaires en vigueur sur le site… le lieu possède de vraies qualités paysagères et constructives qui lui donnent son identité. L’implantation perpendiculaire à la pente et l’orientation solaire sont intéressantes, tout comme le préau de la ferme, placé en balcon sur la vallée.
En regard des deux grands bâtiments en pisé qui structurent le site, le pavillon du bûcher apparaît comme un objet architectural singulier, en point de mire depuis l’entrée de la cour. Sa visibilité, son vis-à-vis avec les pignons amont des deux bâtiments, son altitude correspondant à celle de la zone de baignade, sa situation à mi-distance de la forêt incitent à s’appuyer sur ce pavillon pour articuler l’aménagement du site.
En effet, investir ce pavillon et son esplanade comme lieu de convergence du site, en y développant par exemple une cuisine commune, une bibliothèque, l’accueil d’activités de groupe… permet d’organiser clairement les fonctions sur le site, dans une approche permaculturelle :
• Les lieux partagés se connectent alors directement à ce cœur de site : étage de la grange (lieu de travail partagé, salle de réunion, hébergement ?), dernière travée de la ferme (maison d’hôtes ?), zone de baignade existante et ses pavillons. L’ensemble dessine une nouvelle circulation structurante, allée paysagère bordée d’espace productifs partagés ou privatifs, qui s’étire jusqu’à une zone de lagunage et de compostage au nord du site.
• En contrebas, les habitations s’ouvrent de plain-pied au niveau de la cour, qui joue le rôle de « vestibule » semi-privatif. Seule la boulangerie, sous le préau de la ferme, s’affiche en accroche sur la route communale, à proximité immédiate du stationnement.
• En contrehaut, une prairie bordée de fruitiers constitue un espace de jeux visible du cœur de site, et une invitation vers la forêt toute proche.
A Chemin communal – se relier au territoire
B Promenoir collectif – partager avec les autres
C Sentier forestier – être avec soi
1 Seuil belvédère : stationnement
2 Accroche sur la voie publique : boulangerie
3 Vestibule : cour d’entrée semi-privative
4 Cœur du site : place haute à la croisée des circulations, avec le pavillon commun : cuisine,
convivialité, bibliothèque, jeux…
5 Verger-prairie de jeux, échappée vers la forêt…
6 Coteau productif à portée de vue depuis l’allée : potager, petits fruits… collectif ou en parcelles
7 Zone lagunage et compostage, possibilité d’un relevage pour l’arrosage des jardins
8 Zone détente autour du bassin renaturé, exposition solaire…
9 Ancienne ferme, dédiée à l’habitat. Possibilité d’une connexion directe sur l’allée commune en
partie amont, pour des fonctions partagées (maison d’hôtes ?).
10 Ancienne grange, dédiée à l’habitat dans la partie pisé. La partie sous charpente directement
connectées au cœur du site, est consacrée à des fonctions collectives (coworking, salle de
réunions, quelques hébergements?) avec une vue sur le village à l’ouest.
11 Ancienne maison de maître, à programmer autour de l’accueil touristique, des formations et
événementiels thématiques. Problématique ERP à traiter.
Mission réalisée : Etude d’Esquisse